Fin décembre 1984 était fondée la Gainax, un des studios d’animation les plus importants historiquement parlant de l’animation japonaise. En Décembre 2009 on fêtait donc les 25 ans du studio. À cette occasion nos confrères de Gainax.fr ont eu la bonne idée de publier un fanzine dédié à cette société que nous aimons tous tant.
Autant le dire tout de suite, c’est une initiative que je soutiens totalement. À une époque où le fanzine avec du contenu rédactionnel a quasiment disparu, le net offrant une plateforme de publication bien plus avantageuse, c’est toujours un plaisir de voir quelques irréductibles Gaulois (ou Belges) continuer cette tradition d’un autre siècle. Il y a un peu plus d’un an j’avais célébré les 30 ans de la saga Gundam par un podcast fleuve où nous avions péché par excès de passion, je vois dans le fanzine de Gainax.fr la même démarche : réaliser quelque chose pour marquer un anniversaire qui nous tient à cœur.
Matériellement parlant le Gainax Mag est impeccable. Tout en couleur, papier glacé, couverture semi-rigide, dos carré… L’intérieur n’est pas en reste, richement illustré et avec une police agréable à lire c’est aussi une réussite. Tout juste reprochera-t-on une mise en page un peu dense qui aurait gagné à être un poil plus aérée. La Brigade SOS et son SOS Mag passent pour des kékés à coté, et avec eux, une bonne partie du fanzinat francophone.
Moins glorieux, par contre, le fanzine est truffé de fautes et de coquilles. Dès la 1ere page de rédactionnel (p2) on n’en compte pas moins de 6, ce qui est juste inadmissible. La suite est moins pire, mais dans l’ensemble, il y en a beaucoup trop, ce qui prouve que les textes n’ont pas été relus (ou pire, que la personne qui s’en est chargée n’est pas qualifiée pour ce poste). Plus anecdotique, on notera aussi une certaine indécision dans la transcription des « O » longs, entre « ou » et « ô », qui fait un peu tache sur le long en montrant que l’équipe rédactrice n’a pas cherché à harmoniser ce genre de détails.
La première partie du livret est consacrée au studio. On commence par 7 pages d’historique du studio, de Daicon Film aux futurs Parallel Works 2 de Gurren Lagann. C’est globalement complet, même si une poignée d’erreurs factuelles et d’omissions s’y sont glissées, et a de quoi remettre à niveau ceux qui ont un peu oublié de réviser l’histoire de la Gainax. Suit une page avec une filmographie complète malgré quelques titres faux (comme Rebuild of Evangelion 1.0).
Vient ensuite le portrait de 12 membres majeurs de la Gainax : Okada, Yamaga, Akai, Anno, Takeda, Sadamoto, Imaishi, Hiramatsu, Masayuki, Tsurumaki, Higuchi et Maeda. Pas mal de redite dans les bios des membres fondateurs (qui ont eu à peu près le même parcours), mais globalement ça permet de situer chacune de ces personnes et leur rôle dans l’aventure de la Gainax.
La seconde partie est consacrée aux œuvres produites par la Gainax. Chaque anime a le droit à une demi-page avec un résumé puis une courte présentation, et c’est là que le bât blesse. On pleurera des larmes de sang en voyant Top wo Nerae! être réduit à une série qui « met en lumière les difficultés que peuvent poser les voyages spatiaux à la vitesse de la lumière. » (sic), ou bien on s’interrogera sur le sens de l’expression « monument de référence » dont est qualifié Evangelion. Suivent sept pages, dont deux pages, chacune présentant trois mangas tirés de séries produites par le studio, une page sur les mangas à l’origine de certaines série du studio, une page sur les court-métrages et moyen-métrages de Daicon Films, une autre sur les réalisations live d’Anno puis enfin deux pages sur les autres créations du studio (projets avortés, jeux vidéo…).
Si le but ici était de tenter de donner un aperçu de la production du studio, c’est assez raté, les courtes descriptions ne rendent pas honneur aux séries et surtout ne sont pas critiques pour un sou. Pas un mot pour dire que Kono Minikuku mo Utsukushii Sekai c’est médiocrissime ou bien que Kore ga Watashi no Goshujin-sama de la part du studio qui a réalisé Honneamise et Evangelion ça s’apparente à de la prostitution.
Vient ensuite le passage le plus intéressant du fanzine : une interview de 10 pages avec Akai Takami, Yamaga Hiroyuki et Satô Hiroki. Aussi longue soit-elle, elle n’apprendra pas grand chose aux fans du studio, mais contient quelques anecdotes croustillantes. On reprochera tout de même aux intervieweurs de trop se concentrer sur des points très précis de la production des différentes séries, et de poser des questions dont les réponses sont parfois ouvertement connues, au lieu de lever des questions fondamentales. Comme par exemple de poser : « Qu’est ce qui fait l’identité du studio à vos yeux ? » à deux de ses membres fondateurs.
Ce n’est pas un raté, mais il y avait clairement mieux à demander qu’une énième confirmation du fait que la Gainax n’a aucun droit sur la franchise Nadia…
On termine par une page de lexique qui nous apprend qu’une saison est la « suite d’une série dont le titre est légèrement modifié » (sic).
Enfin vient avec le fanzine une série de 4 cartes « à collectionner » : une sur Evangelion 2.0, une sur Les Ailes d’Honnéamise et deux (identiques, c’est pour faire des échanges ?) avec des persos de Nadia, FLCL et Abenobashi en SD.
Bilan final : c’est beau mais creux. À l’image de Gainax.fr ce fanzine est trop froid et factuel, servi par une présentation des plus soignée qui tente presque de faire croire à un produit officiel (et ce malgré l’inscription Unofficial Product au dos). Il ne respire pas la passion, loin de là. Personnellement la Gainax est un studio que je perçois comme très bordélique, comme leur légendaire amateurisme le veut, et qui fait remonter en moi plein d’idées variées dans un chaos monstrueux. Ici rien de cela, c’est carré, posé : il n’y a pas la place pour la moindre prise de position et tout tend au consensus. Un peu comme si cette publication en était une de la Gainax elle-même, pour soigner son image. De la part de fans cela a de quoi décevoir.
L’animefan qui n’est pas un gainax-dork y trouvera quand même de quoi combler les manques de sa culture sur ce studio majeur de l’histoire de l’animation japonaise, comme nous l’a démontré Corti. C’est toujours ça…
Ça reste un bel objet qui montre clairement que l’équipe qui l’a réalisé voulait rendre un hommage sincère à la Gainax pour ses 25 ans. Et c’est peut-être sur cet aspect collector que le Gainax Mag s’en sort le mieux. Un n°2 est annoncé, il reste à espérer qu’il proposera du contenu plus conséquent que ce premier numéro. Si c’est le cas, ça pourrait être digne d’intérêt.
Pour ceux qui sont quand même intéressés, il va falloir se dépêcher vu qu’il reste peu d’exemplaires.
Les séries sont © Gainax
Le contenu du fanzine appartient à ses auteurs respectifs.
c’est quand que tu le déchires et pour nous scanner l’interview ?
« La brigade SOS et son SOS mag passent pour des kékés à coté »
Hé, notre fanzine est garanti sans faute. Si vous en trouvez une seule, on vous rembourse (oui, nous avons embauché des Gramar Nazi). De plus, il est 100% plein de passion, lui. Et le numéro 2 contient une interview exclusive, d’abord.
Bon, d’accord, il est pas sur papier glacé, mais bon, c’est pas un fanzine pour les 25 ans du studio Kyoto Animation non plus…
Haha je comprends mieux ta question d’hier sur MSN Tetho.
A noter que le nuémro du SOS Mag que tu as a été imprimé un peu à l’arrache. On a de meilleurs exemplaires qu’on a fait retirer par un autre imprimeur et qui respire déjà un peu plus la passion.
Si la qualité ne se juge plus qu’au budget consacré, c’est désespérant~
Il est certes bien monté mais si l’on devait comparer à la production cinématographique, on aurait un beau blockbuster mal filmé.
Allons bon, c’est quoi cette remarque déplacée ?
Ce Gainax Mag est vraiment un « fanzine » ?
Genre de différences marquantes entre le SOSmag et le Gainax Mag : On fait toutes les illustrations nous-même. Je serais curieuse de voir ce mag s’il avait fallu trouver des illustrateurs à la hauteur.
Au passage, je ne pense pas que l’équipe qui s’en charge est aussi jeune que la notre en moyenne.
Bref, j’aurai apprécié une comparaison correcte qui ne nous donne pas mauvaise figure, alors qu’on ne joue clairement pas dans la même cours.
Sedeto > Wikipedia (faute d’autre source) définie un fanzine comme « un périodique (ou apériodique) indépendant, créé et réalisé de manière désintéressée par des passionnés, pour d’autres passionnés. ». Donc oui le Gainax Mag est fanzine.
Ensuite la comparaison ne porte que sur le coté matériel, et là l’équipe de Gainax.fr vous explose la gueule tant leur résultat fait simplement pro, même le 2eme Fruit Basket Book avait pas un tel rendu. Papier de qualité, tout en couleur, dos carré, pages bien massicotées… Là dessus vous jouez pas dans la même cour, s’tou. C’était pas une attaque, juste une constatation.
Tu amènes des critères qui relèvent d’un autre asspect du fanzine (les illustrations) soit difficilement recevable (l’age des rédacteurs sincèrement OSEF). Si j’ai pris le SOS Mag c’est juste que c’est le dernier fanzine français que j’ai acheté, et que donc il était pas loin sur mon bureau.
Faut aussi signaler que le Gainax Mag a eut genre 3-4 mois de retard sur la date prévue à l’origine, et que si ils avaient prévu de le vendre en conv’ ben soit il auraient rushé la fin de la production, soit ils auraient eut un stand vide.
Mais si tu montes sur tes grands chevaux (avec les autres pontes de Aroui.fr avant toi) c’est peut-être que j’ai touché un point sensible ?
DORAMA DORAMA o/o/o/
Hey, j’ai jamais dit qu’il fallait prendre tes attaques pour du serious business…
*facepalm*
haha oh wow
D’toute façon Gainax >>> Kyoto Animation.
@Yggdrasill OH DESIRE
Merci pour cet article. Tu as été sincère et c’est tout à fait respectable d’autant que tu as fait « l’effort » de l’acquérir.
J’ai pris le temps de réagir à tes commentaires sur le forum de Gainax.fr.
Fallait le faire ici, ça aurait contré le zerg rush de arouistes et été plus constructifs que les gugus passés se moquer ensuite.
Sous forme de commentaires cela aurait été plus difficile mais bon si tu veux je peux faire un copié collé. ;)
Il faut poser le contexte. La plupart des gens réunis par Otaking sur son site ont admis eux-mêmes, et c’est à leur honneur, ne rien regarder ou presque en dehors des anime estampillés GAINAX. Le forum associé fonctionne depuis toujours en fan-club davantage qu’en bunch de GAINAX l33ts, ses membres concédant ne pas vouloir (pouvoir ?) discourir sur l’animation japonaise ou la culture otaku en général… et ce faisant, se coupant de 50% du propos de GAINAX.
Dans ces conditions, eu égard à cette conception ‘atomique’ privilégiée par le site, il était dès le départ difficile de réaliser autre chose qu’une très jolie brochure, et c’est aussi la raison pour laquelle – je m’en excuse – je n’ai pas commandé le fanzine. Je savais déjà plus ou moins ce qu’il contiendrait : le prolongement d’un site de thuriféraires. Or, à mon humble avis, le fan de GAINAX se trouve nécessairement du côté de ceux qui expriment sans états d’âme que « This Ugly And Beautiful World » ou « He Is My Master » sont indignes du studio. Pas ailleurs.
Quoiqu’il en soit, l’initiative d’Otaking est fort louable, désintéressée voire coûteuse, sans doute bénéfique, et je lui souhaite de poursuivre le projet qui lui tient manifestement à coeur. L’existence du produit en soi ainsi que de l’effort qui l’a engendré ont une signification, d’autant plus importante que la qualité de confection semble au rendez-vous. Ca mérite au moins le respect de la démarche.
Faux ! Les gens du forum ne connaissent que très peu voir pas du tout les de productions Gainax hormis Evangelion, Nadia et Gurren Lagann.
Maintenant, le site est à l’image des gens qui n’ont jamais répondu à mes appels pour justement le rendre plus complet et peut être plus attrayant. Il est facile de critiquer mais au final c’est souvent la seul chose que les gens sont capable de faire. Belle passion que voilà.
C’était un constat, pas un reproche. « Je n’aime pas les séries de robots sauf celles de GAINAX », « ‘Utena’ est le chef-d’oeuvre de l’animation nippone extra-GAINAX »… Il existe sur le forum que tu modères une tendance à traiter des anime de GAINAX comme étant des objets évoluant en vase clos, détachés du reste de la production animée japonaise. Pour faire court, les références à « Space Runaway Ideon » et « Danguard Ace » contenues dans « GunBuster » ne vous intéressent pas franchement des masses. Je ne dis rien de plus. C’est votre approche, elle convient à un certain type de lecteurs, et moins à d’autres. C’est normal.
Déjà, je tenais à m’excuser du ton que j’ai utilisé hier, même si dans un sens mes pensées restent les mêmes.
Il est vrai que j’ai souvent dit ne pas être fan de mecha, que Gainax m’a fait découvrir cette univers… Pour autant je ne regarde pas que des animes Gainax loin de là. Sinon j’ai bien dit çà au sujet d’Utena. Maintenant « mon » Forum est le résultat des gens qui s’y trouvent en grande partie. Je ne reproche rien à mes membres mais il est vrai que le forum manque de débats et de références autres que les oeuvres Gainax. Maintenant quand je vois les débats sur Mataweb au sujet d’Evangelion je les trouves stériles.
Mais bon je ne suis pas là pour défendre mon site et encore moins le Gainax Mag. Donc je m’arrêterais en remerciant Tetho pour son achat, sa franchise et ses explications. Nous avons bien compris son point de vue est nous ferons ce qui est en notre possible pour y remédier.
> Utena’ est le chef-d’oeuvre de l’animation nippone extra-GAINAX
Hé mais en fait tu es un gars bien, toi !
nan mais les gars, pour comprendre Evangelion faut mater Ultraman.
Ne pas mater Ultraman, c’est passer à côté du message qu’a voulu faire passer Hideaki Anno.
tu ne peux pas apprécier Evangelion à sa juste valeur si tu n’as pas maté Ultraman.