À 3 semaines de la prochaine Japan Expo, qui se tiendra au Parc des Expositions du 5 au 8 juillet, et parce que en ce moment je suis trop occupé ailleurs pour bloguer sérieusement donc en attendant les plannings de chaque journée (et surtout l’HyperCarte d’Arez et du Raton), voyons ensemble ce qui a retenu mon attention dans le programme de ce (long) week-end.

L’invité qui m’intéresse le plus est bien sûr Mikimoto Haruhiko, le chara-designer de Macross (II/7), Top wo Nerae!, Orguss et bien d’autres. Surtout que sa venue coïncide avec les 30 ans de la série TV Macross et, même si comme d’habitude les problèmes de droits qui bloquent l’exploitation de la franchise depuis environ 10 ans empêcheront cette anniversaire d’être célébré comme il faut en occident, ce sera l’occasion idéale d’en savoir plus sur son travail dessus, travail qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui puisqu’il dessine en ce moment le manga Macross The First pour le magazine Macross Ace.
Ça sera aussi l’occasion d’en savoir plus sur l’état d’avancement (d’aboutissement ?) d’École du Ciel et de le faire rire en lui disant que ça fait plus de 4 ans qu’aucun volume n’est sorti en France, ou bien de savoir ce qui a capoté lors de la production d’Appleseed Genesis, adaptation du manga de Shirow dont il signait le charadesign.
Mikimoto participera à deux conférences lors de la Japan Expo, une le samedi sur l’ensemble de sa carrière et une le dimanche consacrée à son travail sur Macross. Deux moments immanquables lors de cette JE.

 Autre invité phare côté animation, Shinkai Makoto. Le plus connu des réalisateurs d’animation indépendants du Japon est enfin invité en France, à l’occasion de la sortie chez Kaze de Hoshi wo Ou Kodomo (pas de sortie ciné, dommage les similitudes avec les films de Miyazaki auraient pu jouer en sa faveur durant l’été). Shinkai tiendra une conférence sur l’ensemble de sa carrière le samedi et nul doute qu’il y aura plein d’infos à glaner, même pour celui qui le connaît bien.
À noter que Shinkai sera aussi présent à l’UGC Bercy le 3 juillet pour une projection de son dernier film. En plus de sa présence, ce sera probablement la seule occasion de voir le film en salle obscure de par chez nous, rendant cette projection d’autant plus immanquable. Il sera aussi en dédicace le lendemain à la Fnac des Halles, et pour ceux qui peuvent y aller cette séance sera probablement plus accessible que celles à la Japan Expo.

Nom moins connu, mais personnalité au moins aussi importante : Maruyama Masao. Ancien président de Madhouse et producteur encore très actif au sein du studio (il a récemment produit Chihayafuru ou la nouvelle adaptation de Hunter×Hunter), c’est un vieux de la vieille qui a commencé à travailler chez Mushi Pro., le Studio de Tezuka où il travailla sur Ribbon no Kishi ou Ashita no Joe. En 72, alors que Mushi semble condamné, il crée avec Kawajiri, Dezaki et Rintaro le Studio Madhouse où il travaille donc depuis plus de 30 ans. Sa filmographie est incroyablement impressionnante et au cours de la dernière décennie il a produit des long-métrages comme les films de Hosoda Mamoru, Redline ou To aru Hikôji he no Tsuioku. C’est donc un homme qui a une longue expérience dans l’animation et qui aura énormément de choses à transmettre au public français, sa conférence du vendredi apparaît donc aussi comme un immanquable de cette Japan Expo.

Enfin, dernier invité directement lié à l’animation, Tanaka Kôhei. Compositeur qui s’est entièrement consacré aux animes et aux jeux vidéo, on lui doit notamment les OST de Ranma 1/2, de One Piece ou plus récemment de Hyôka, mais si il y a bien un genre dans lequel Tanaka Kôhei est inégalé, c’est celui des Super Robots ; jugez donc : Top wo Nerae!, Yûsha Ô GaoGaiGar, Zettai Muteki Raijin-Ô, Yûsha Exkaiser, Dai-Guard, Overman King Gainer… Oui, c’est à lui qu’on doit les thèmes les plus marquants du genre. Mais son Opus Magnum est probablement son travail sur la franchise Sakura Taisen, où en plus d’avoir composé les OST de tous les jeux et animes, il a composé toutes les chansons, et y en a à ne plus savoir qu’en faire dans des genres très variés. Pas de conférence pour Tanaka, mais deux showcases de 45 mins où il jouera certaines de ses compositions les plus connues.

À noter aussi qu’Ozaki Masayuki, producteur à la Sunrise, sera de retour cette année pour une nouvelle conférence sur l’actualité de son studio. L’occasion de lui demander des détails sur l’avancement de l’adaptation de Gundam The Origin ou la raison de la décision de produire une 7ème OVA à Gundam Unicorn. Après les venues de Gonzo ou A1 Pictures pour des conférences juste une année, ça fait plaisir de voir un studio majeur revenir auprès de son public francophone. Il n’y a donc qu’à espérer que cette conférence devienne un rendez-vous pour les méchaphiles à la JE.

Maintenant côté manga l’invité phare est bien sûr Urasawa Naoki, le mangaka de 20th Century Boys, Monster ou Pluto. Ce mangaka maintes fois primé, dont deux fois à Angoulême, vient enfin en France. Malheureusement la seule occasion qu’il aura de s’exprimer en public sera le vendredi, lors d’une conférence commune avec Maruyama au sujet des adaptations de ses mangas par Madhouse. Et là j’ai assez peur que ça refasse le même coup que la conférence Hôjô/Kodama en 2010 sur les adaptations en anime des mangas du premier par le second. Urasawa a probablement plus de choses à dire sur ses propres mangas que sur leurs adaptations en anime, et Maruyama a eu une carrière qui ne se limite pas qu’aux adaptations des mangas d’Urasawa. Alors autant pour Maruyama c’est pas très grave, il a sa conférence à lui la veille, autant pour Urasawa il est regrettable que ce soit sa seule prise de parole en public.
Conférence à aller voir, on ne sait jamais, mais elle risque de ne pas être aussi passionnante et instructive qu’elle aurait pu l’être…

De son coté Ki-oon invite une fois de plus (troisième si je ne me trompe pas) Tsutsui Tetsuya à l’occasion de la sortie de Prophecy, son dernier manga. Et s’il y aura des séances de dédicaces à gogo (et à travers toute la France), il n’y a pas de conférence prévue. Du coup faudra probablement guetter les interviews pour savoir ce qu’il a à dire à ses lecteurs français, dommage.

Enfin, deux cas un peu à part avec Hagio Moto et Maeda Toshio qui, et c’est une première à ma connaissance, auront leurs stands bien à eux chez les exposants pro. Alors si Maeda, créateur d’Urotsukidôji ou de La Blue Girl et mangaka polémique si il en est un, est prévu en dédicaces et tiendra une conférence le vendredi, Hagio, elle, n’est annoncée nulle part sur les plannings disponibles. Donc c’est à de demander si elle ne restera pas tous le temps à son stand pour vendre le dôjinshi traduit en français annoncé lors de Planète Manga, et si par la même occasion elle ne sera pas plus accessible que bien des autres auteurs vu que le public en France connaissant (ayant lu) cette pionnière est limité à un cercle de connaisseurs, enfin en attendant la publication chez Kaze Manga de certaines de ces œuvres.
En tout cas deux artistes qui ont une démarche inédite dans leur venue en France et qu’il faudra aller voir, de bonnes choses peuvent en découler.

Voila pour un tour d’horizon de ce qui m’a intéressé dans le programme de cette JE et qui figure d’ores et déjà dans mon planning. Le programme devrait s’étoffer dans les prochaines semaines et les plannings devraient passer disponibles afin de bien planifier sa visite, en espérant peut-être vous croiser là bas.