Madoka Magica : VOD Wakanim contre blu-ray Aniplex (+impressions projo des films)24 octobre 201224 octobre 2012Tetho

La série TV Mahô Shôjo Madoka Magica est enfin disponible en France, mais seulement en VOD, location ou téléchargement définitif, chez Wakanim. Et une sortie sur support physique ne semblant pas prévue, ça a de quoi en frustrer plus d’un.
J’avais testé le service de VOD en téléchargement définitif de Wakanim au début de l’année avec Ano Natsu de Matteru et ça avait été plutôt une mauvaise expérience. Non seulement l’épisode 1 avait un ratio d’image erroné (2.35:1 au lieu de 16:9) et des des tons surexposés mais en plus les fichiers étaient en 30 images/seconde, créant d’insupportables saccades à chaque mouvement de caméra. Après avoir continué à acheter les épisodes un moment j’ai lâché l’affaire dans l’attente d’une sortie blu-ray promise par les responsables de Wakanim et du coup il me restait quelques crédits chez eux qui prenaient l’e-poussière.
Pour Madoka je n’ai pas vraiment l’intention de me procurer la série chez eux puisque je possède déjà les blu-ray nord-américains dont l’image et le son sont exactement identiques à ceux de l’édition japonaise. Mais par curiosité je me suis demandé ce que valait la version Wakanim en comparaison, j’ai donc claqué une paire de crédits Wakanim pour acheter l’épisode 1 et juger de mes yeux. Et comme ça peut intéresser du monde, je partage la chose ici même.

À ma gauche un .mp4 de 642Mo dont la vidéo en 1080p est encodée en h264 avec un débit moyen de 3500Kbps et le son stéréo en AAC avec un débit moyen de 106Kbps et un échantillonnage de 48Khz. À ma droite un .m2ts de 16,1Go contenant les épisodes 1 et 2 de la série, aussi en 1080p et h264, débit vidéo de 37,8Mps, ainsi que deux pistes son (jpn en angl) en stéréo LPCM avec un débit de 2304Kbps échantillonné en 48Khz. Les captures ont été réalisées via Media Player Classic en désactivant les filtres et en sauvegardant directement les images en PNG.
Le combat semble désespérément inégal, nous allons donc voire comment la version Wakanim s’en sort face au blu-ray.

Et avant de commencer, un mot sur le son. Je ne possède pas vraiment un casque de qualité, c’est un Sennheiser HD202, mais même avec lui la différence entre les deux pistes crève les tympans, surtout sur Magia lors du prologue de l’épisode. La piste lossless du blu-ray a un soundstage bien plus vaste et riche et il est bien plus facile de différencier les différents instruments derrières les voix. Sur le reste la différence est moins marquée mais reste sensible.

À gauche la VOD Wakanim, à droite le blu-ray Aniplex of America. Cliquez sur les images pour les voir en pleine taille.

Je ne vais pas vous empêcher de partager ces images sur votre site, blog ou sur un forum, mais si vous le faites
merci de soit les réhéberger sur votre serveur ou de linker directement ce billet et non les images.
Le .png c’est lourd donc pensez à soulager mon serveur, merci.

  
Beaucoup de bruit vidéo sur la version Wakanim qui fait perdre en précision et en détails.

 

  
Sur ce plan c’est encore plus visible, une partie des rayure disparaît purement et simplement.

 

  
Strictement identique, si ce n’est la lumière du panneau indiquant la sortie qui est plus marquée dans la version blu-ray. Notez le crénelage sur les bords de l’escalier et de la rampe à gauche présent dans les deux versions.

 

  

  

Des artefacts légers sont présents chez Wakanim. Notez aussi que les couleurs sont un rien plus claires et chaleureuses.

 

  
Ici c’est l’inverse, la version blu-ray est plus clair. À part ça RAS.

 

  
Quand il y a du mouvement rapide la compression se fait visible chez Wakanim, comme ici sur les bras de Tatsuya.

 

  
La scène de la salle de bain est celle où la différence de luminosité est la plus visible.

 

  
Compression/luminosité.

 

  
Pas de postérisation à noter dans le ciel des deux coté.

 

  
Les applats dans les cheveux d’Homura sont plus propres dans les blu-ray.

 

  
Différence de tons + crénelage sur les montures des fenêtres dans les ceux versions.

 

  
Un plan pas mal qui montre que le niveau de détail est le même entre les deux versions, mais que la compression crée quelques artefacts. Et aussi que quand il y a de la postérisation chez Wakanim, elle se trouve aussi chez Aniplex en un poil plus discret.

 

  
Sur ce genre de plan rapide avec plein de détails Wakanim a du mal a suivre, regardez le tartan des jupes de Madoka et Sayaka.

 

  
Encore un plan détaillé au niveau de détail similaire.

 

  
  
J’ai surtout pris cette capture pour l’attroce déformation du visage de Madoka sur la première, mais le contraste élevé de ces plans montre bien les différences en terme de luminosité et de détails des deux versions.

 

  
Endcard, même niveau de détail mais couleurs plus chaleureuses chez Wakanim.

Et rien à dire sur la traduction, à part l’atroce « Puella Magis » qui crève mes yeux d’ancien latiniste et leur fait pleurer des larmes de sang.

Donc en conclusion le blu-ray est clairement supérieur, la taille des fichiers joue totalement via le débit dix fois plus élevé, la version Wakanim est moins détaillée et apparaît donc plus douce mais finalement de pas grand chose. Mais de toute façon, Madoka Magica n’étant pas une série incroyablement fine et détaillée, sur une installation classique la différence sera minime car soit ce sont sur des détails minuscules, soit lors de scènes trop rapides pour que l’on puisse voir la différence (genre les rayures de la seconde image). Bref c’est du bon travail de la part de Wakanim qui me rassure pas mal sur la qualité de leur offre en téléchargement définitif et m’encourage a leur redonner leur chance.
Si vous hésitiez à acheter Madoka Magica pour cette raison vous pourriez y aller les yeux fermés si….

…si…

…si la version Wakanim n’avait pas un problème plus sérieux que ces détails de compression, et qui m’a bien gêné pour trouver des images identiques pour les comparaisons, mais je laisse les images parler :






En effet Wakanim propose en VOD la version TV de la série, pas la version vidéo et ses nombreux plans refaits. Je ne vais pas trop rentrer dans les détails, des listes (non exhaustives) des modifications par épisode sont disponibles sur le Puella Magi Wiki.
À noter que la musique ne souffre pas du problème de hauteur du son qui touchait la version diffusée initialement à la télévision japonaise. Par contre n’ayant pas acheté l’épisode 11, je ne peux dire si la censure présente à la TV japonaise y est ou pas et si la réplique ajoutée aux dialogues entre Homura et Madoka est bien là.

À mes yeux, le fait d’avoir la version TV de la série est un problème autrement plus grave que la qualité de l’image ou du son car c’est ne pas avoir la version définitive et finale de la série, et avec des plans non finalisés et imparfaits. Il y a plus de 10 ans c’était une manie chez les producteurs japonais que d’envoyer les masters TV des séries aux éditeurs occidentaux et des séries majeures comme KareKano ou Nadesico ont longtemps été disponibles ainsi en occident. Mais revoir ça de nos jours me laisse un goût amer en bouche.
Sur le coup il me semble facile de savoir qui est à l’origine du problème, Aniplex est connue pour être une des sociétés de production japonaises qui craignent le plus l’import inversé de leurs séries et ils ont dû se dire que permettre à Wakanim de proposer la version TV découragerait les fans japonais d’acheter les épisodes sans DRM chez eux au lieu d’acheter les coûteux blu-ray japonais. Mais du coup c’est le public français qui trinque, la série n’étant pas prévue en blu-ray chez nous, elle ne sera donc jamais disponible telle qu’elle doit être vue.

Alors au final, quelle édition de la série choisir ?

– Si vous voulez du premium, une édition chère mais avec des goods et tout et tout, allez vers les éditions japonaises et nord-américaines. Techniquement identiques, elles ont les OST de la série, des livrets assez complets avec interviews du staff et du cast ainsi que des crayonnés et des 4koma d’Aoki Ume. La version japonaise a pour elle des commentaires audio des seiyûs et du staff ainsi que trois Drama CD, la version US a des sous-titres anglais, les endcards sous forme de carte postale et un prix divisé par deux.
– Si vous lisez l’italien, leur édition limitée a tout ce qu’a l’édition US avec en plus d’imposants box et trois nendoroids minis (Madoka, Homura et Mami) ; impossible de faire plus premium que cette édition. Et elle est significativement moins chère que l’édition US. On m’a assuré que l’image de cette édition était encore mieux que celle de la version jpn/US, je veux bien le croire tant les ingénieurs de Dnit ont prouvé par le passé être des faiseurs de miracles, mais je n’ai jamais vu de comparaisons pour m’en assurer de mes propres yeux.
– Si vous ne voulez que la série et rien d’autre pour pas trop cher, l’édition britannique n’a que les disques, normalement les mêmes que l’édition US, pour un prix éditeur de 40£. Mais dépêchez vous alors, le box avec toute la série pourrait ne pas être réédité une fois épuisé.
– Enfin, si vous ne lisez que le français, ben il n’y a que la VOD Wakanim, l’offre la moins chère et la seule en dématérialisée mais avec le problème de source abordé plus haut. Par contre si vous êtes un fan complétiste c’est l’occasion d’archiver légalement la version TV pour une poignée d’euros.

Pour le reste, à vous de voir.

Et pour conclure, la découverte faite pendant ma session de capture d’écran qui justifie la création de ce comparatif : chez Shaft on est tellement l33t qu’on retake même les noms des épisodes entre la version TV et la version vidéo.

 
Le kanji d’A(u) a été changé de 会 en 逢. Moi aussi je me sens trop l33t d’avoir repéré ça 22 mois après la diffusion de l’épisode.

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J’en profite pour donner mon avis sur la projection des deux premiers films de Madoka Magica organisée le 19 octobre par Wakanim au Grand Rex, ce billet en étant l’occasion idéale.

Je ne vais pas m’attarder sur les films eux-mêmes, l’ami FFenril a très bien expliqué ce qui n’allait pas. Il y avait plein de possibilités de faire des films en réutilisant les images de la série TV, Shaft a choisi la solution de facilité : tous les mettre à la suite sans la moindre subtilité. Et ce n’est pas un ou deux retcons habilement glissé au détour d’un dialogue qui changeront grand chose, pas plus que les décors (re)refaits avec toujours plus de détails qui font plus office de cache-misère tant on sent qu’on a affaire à du TV sur grand écran que de vrais films avec un sens de la cinématographie. Bref deux résumés très vains qui n’apportent strictement rien pour préparer le troisième film Hangyaku no Monogatari, « L’Histoire de l’Insurrection ». Dommage, même avec son plus gros succès Shaft reste Shaft, le royaume de l’imposture.

Par contre niveau organisation Wakanim a encore des progrès à faire. Que ce soit sur les horaires de la séance elle-même, qui en finissant passé minuit et demi faisait rater leur dernier train à bien des banlieusards, ou bien sur les conditions de projection  je ne sais pas qui est le génie qui a pensé que couper la climatisation serait une bonne idée, mais c’est un champion du monde. Il faisait tellement chaud dans la salle que ma mère, présente, n’a pas supporté et est rentrée chez elle à l’entracte tant elle étouffait. Bravo, vraiment ça c’est faire en sorte que le public puisse profiter de l’œuvre dans les meilleures conditions possibles. C’est un peu personnel, mais sur ce point je suis assez énervé contre les organisateurs. Enfin il y a le problème des spectateurs les plus jeunes, Wakanim n’est pas vraiment responsable de leur comportement, mais la salve d’applaudissement quand Mami se fait [SPOIL] ou les ricanements constants quand Kyubey disait quelque chose, j’ai pas compris. Dans le genre « nous n’avons pas les mêmes valeurs » ça a été un moment qui s’est imposé.
Ensuite on nous avait annoncé qu’un des producteurs de la série était dans la salle (lequel ? Iwakami ?), pourquoi ne pas lui avoir demandé de prononcer quelques mots au public français de sa série ? Même des banalités, ça fait toujours plaisir ce genre d’attention. De la même façon, pourquoi ne pas avoir prévenu dès le début que la bande-annonce du troisième film serait projetée à la fin, ou même juste promettre une surprise après le film ? Les salles se sont vidées pendant le générique de fin et la plupart des spectateurs ont manqué la vraie partie inédite du programme. Même un petit speech des patrons de Wakanim aurait été appréciable parce que là le film a commencé de manière un peu brusque sans prévenir en fait.
Enfin, et si le poster était une attention vraiment appréciable, j’avoue qu’après avoir appris que les spectateurs américains allaient avoir en plus les shikishis d’Aoki Ume en cadeau, je me suis fait des idées et espérait secrètement soit ça soit les morceaux de pellicule en vraie surprise (les posters étant annoncés de longue date, ce n’était pas de vraies surprises). Mais ce n’était que moi qui me faisait des idées. Par contre aurait-il été possible d’avoir une partie du merchandising exclusif vendu dans les cinémas au Japon, comme ça a été le cas aux USA ? Ça aurait renforcé l’aspect « comme au Japon » de l’évènement et je suis sûr qu’il y aurait eu du monde pour acheter tout ça. De mon côté j’aurais bien aimé me procurer les pamphlets des deux films.

Voila, je suis un peu dur, mais il y avait vraiment des choses qui n’allaient pas avec cette séance. J’espère que Wakanim tirera les leçons de cette projection et saura faire en sorte que ça n’arrive pas à la future projection de Hangyaku no Monogatari, si elle a lieu, que l’on puisse profiter de ce film évènement dans les meilleures conditions possibles. En tout cas, merci à eux d’avoir organisé ça, même si les films était une déception j’étais content de pouvoir les voir juste après leur sortie japonaise et ne regrette donc pas d’être venu.

Mahô Shôjo Madoka Magica est © Magica Quartet / Aniplex, Madoka Partners, MBS